Et 4 auteurs du "Forum Vies Mobiles" ont publié un livre "d'anticipation" et plus récemment un article intitulé : “L’abolition du règne de la vitesse” : https://medium.com/anthropocene2050/labolition-du-r%C3%A8gne-de-la-vitesse-comment-rationner-les-d%C3%A9placements-par-le-forum-vies-mobiles-1974229a56a7
Nous comprenons bien l'enjeu de ces 2 concepts. Sont ils utopiques ? L'écosystème des transports est particulièrement complexe parce qu'il implique de nombreuses dimensions ; offres de service, urbanistiques, environnementales, sociétales, sociales, et comportementales. Et cette dernière composante n'est pas à négliger.
Le sociologue Yacov Zahavi avait montré que depuis tout temps, et partout dans le monde, le "budget temps de transport" journalier moyen est d'environ 1 heure, soit 30 minutes par trajet pour un déplacement domicile-travail, quelle que soit la taille de l'agglomération. Ce concept est partiellement critiqué, mais cette constante reste-t-elle vraie ? C'est tout simplement le temps moyen que nous acceptons. Et quand il dépasse cette moyenne (à Paris par exemple), les usagers sont mécontents. Si vous améliorez le réseau les habitants du territoire soit prennent un meilleur logement un peu plus loin, soit un meilleur travail un peu plus loin et vous revenez à 30 minutes. Et cette moyenne est valable de Paris à Roanne, et de l'age de la charrette à cheval à aujourd'hui.
Par ailleurs, d'autres sociologues ont démontré que développement de l'humanité s'est toujours accompagné, presque depuis la nuit des temps et l'homme préhistorique, par une augmentation des distances parcourues. L'homme voyage. Cf courbe rose ci-dessous depuis 1880 (attention, c'est une l'échelle est logarithmique) :
Les concepts de démobilité ou d'abolition de la vitesse sont certainement possibles, mais ils impliquent un changement total de notre modèle de société, et une révolution urbanistique et sociologique plus forte que celle que nous imaginons à ce jour.